Bâtiment emblématique avec sa façade incrustée de 240 moucharabiehs – dont les diagrammes s’ouvrent et se ferment selon les variations de lumière ; c’est au quatrième étage de ce musée dédié aux civilisations arabes, et présidé par Jack Lang, que se cache un patio longtemps resté minéral.
Trente ans après son inauguration en 1987, l’installation de ruches donne vie à cet espace extérieur, complété d’un champs de safran cultivé dans des bacs potagers sous l’impulsion des Bien élevées. Bien que la culture de safran ait cessé en 2020, les contenants BACSAC® sont restés, désormais entretenus d’une main discrète par M. Dominique Vander-Heym, coordinateur logistique du bâtiment. Il y introduit des plantes mellifères tolérantes à la mi-ombre – sauges microphylle, phacélie, trèfle, pâquerettes Érigeron – et veille à la bonne croissance des douzaines d’arbres qui complètent le paysage, comme le Poivrier de Sichuan et le Charme truffier.
Les dizaines de milliers d’abeilles qui peuplent les ruches sont quant à elles veillées par M. Walid Loulidi – maître apiculteur et fondateur de l’École d’apiculture urbaine de Paris. Chaque jour, les butineuses s’élancent au dessus du puits de lumière pour visiter la flore environnante, notamment celle du Jardin des Plantes située à quelques encablures. De retour à la ruche chargées de pollen et de nectar parisien, elles confectionnent un miel savoureux, vendu dans la boutique du musée. À travers des cycles de conférence et visites du rucher gratuits et ouverts à tous, M. Loulidi a à cœur de transmettre son savoir sur la vie des abeilles et le rôle essentiel qu’elles jouent dans nos vies.
« Les abeilles viennent du paradis, envoyées sur terre pour préparer la venue des humains. Elles sont plus précieuses que tout. »
📸 Léa Guintrand / ✍️ Caroline Fontaine