Les ollas : pour un usage raisonné de l’eau au jardin
Enterrées près des plantations, ces poteries d’irrigation agissent comme des réservoirs d’eau souterrains. Poreuse, la terre cuite diffuse l’eau avec parcimonie, donnant juste ce qu’il faut à la plante. Traditionnellement utilisée en pleine terre, cette technique d’irrigation ancestrale – douce, écologique et autonome – est tout aussi adaptée pour un usage en pots ou bacs potagers et plus pertinente que jamais afin de préserver nos ressources en eau, notamment en période de sécheresse.
Qu’est-ce qu’une olla ?
Emprunté du latin aula qui signifie littéralement «pot» ou «marmite», les termes olla ou oya désignent des jarres en terre cuite que l’on enterre jusqu’au col et que l’on remplit d’eau pour irriguer les plantes alentour. Le secret de leur efficacité tient à la nature poreuse de l’argile utilisée pour réaliser ces poteries d’irrigation souterraine. Tournées à la main, elles sont ensuite cuites à basse température (autour de 1000°C), sans émail ni vernis afin de conserver le caractère poreux du matériau. L’eau va ainsi être diffusée progressivement et de manière autonome dans le sol, sans excès.
Chez BACSAC®, nous avons fait le choix de distribuer les ollas de chez Poterie Jamet. De qualité professionnelle, la fabrication de ces objets est réalisée dans leur atelier de Loudun (86) de façon entièrement artisanale, fruit d’un savoir-faire de potiers transmis depuis 3 générations.
Découvrez ici le portrait de la Poterie Jamet.
Les jarres en terre cuite : une technique d’irrigation millénaire
L’irrigation par jarres en terre cuite est une technique ancestrale utilisée dans des régions arides et semi-arides à travers le monde – comme en Iran, en Inde, au Pakistan, ou dans certains pays d’Afrique et d’Amérique latine, souvent dans le cadre de petites exploitations agricoles. Son origine reste cependant assez floue et, bien que l’on peut penser que cette invention ait accompagnée l’humanité dès le Néolithique avec l’essor de l’agriculture et la maîtrise de la poterie, les premières mentions de cette technique d’irrigation ont été trouvées en Chine, dans un traité agricole rédigé il y a plus de 2000 ans par l’agronome Fan Sheng Zhi. Des vestiges auraient également été retrouvés dans le bassin méditerranéen à l’époque de la Rome antique.
Qualifiée de « meilleur système d’irrigation au monde » par l’Australien Bill Mollisson – l’un des pères fondateurs de la permaculture, l’usage de l’olla a été remis en lumière dans les années 70 grâce à l’essor de pratiques permaculturelles visant à promouvoir une agriculture durable et régénératrice et inclusive.
Comment fonctionnent les ollas ?
Une fois enterrée, l’olla s’adapte aux conditions de son milieu et maintient une humidité constante dans le sol autour de ses parois. Les racines des plantes se rapprochent de la zone humide et captent l’eau pour satisfaire leurs besoins. Elles font donc évoluer le taux d’humidité du sol et agissent sur le taux d’écoulement de l’olla. Plus le sol est sec, plus l’écoulement de l’eau sera important. Inversement, plus le sol est saturé d’eau, plus l’écoulement sera réduit. Cette technique lente et régulée permet donc à la plante de gérer elle-même ses besoins en eau, sans excès ni évaporation.
Quelles sont les principaux avantages d’une irrigation par olla?
- L’olla est adaptée à tous types de plantations (arbres, arbustes, plantes potagères, aromatiques, ornementales, ou plantes exotiques d’intérieur) ; en pleine terre comme en pot ou en bac.
- Associée à un paillage, toute l’eau contenue dans une olla sert à humidifier le sol, sans excès ni évaporation. Elle permet donc de réaliser des économies d’eau substantielles, allant de 50 à 75% comparé à d’autres formes d’irrigation qui diffusent l’eau en surface.
- Selon sa taille, associée à la typologie du sol et du climat, elle offre une autonomie allant de quelques jours à plusieurs semaines. Le temps d’arrosage est plus rapide, bien moins régulier, sans contrainte d’horaire.
- Par le maintien d’un niveau d’humidité constant, l’olla contribue à améliorer la vie bactérienne et biologique des sols, évite le stress hydrique des plantes et permet un développement plus en profondeur de leur système racinaire.
- Moins de maladies cryptogamiques puisque l’humidité ne se trouve ni en surface, ni sur les parties aériennes des plantes.
- Moins de travail du sol : l’irrigation étant souterraine, l’eau ne ruisselle plus en surface, limitant la germination des adventices.
Bien choisir son olla
Comment installer votre olla ?
- Creuser un trou un peu plus grand que le volume de l’olla. Arroser le trou et la terre autour afin de favoriser le démarrage de la conductivité hydrique.
- Placer l’olla dans le trou et l’enterrer jusqu’au col. La remplir d’eau et placer le chapeau au-dessus de l’ouverture.
- En complément, disposer un paillage en surface pour limiter l’évaporation et améliorer l’autonomie d’irrigation de l’olla.
- Surveiller la vitesse d’écoulement de l’olla et veiller à ce qu’elle ne reste pas à sec
- En cours de plantation, si vous souhaitez faire un apport d’engrais, versez-le directement dans l’olla en le diluant dans de l’eau.
- Garantie contre le gel, il est préférable de ne pas remplir l’olla lors de grand froid, sauf pour les plantes placées en hivernage à l’intérieur.
Utilisation de l’olla en pleine terre
Dans le potager de Quentin Travaillé, créateur de La Vie Partout (Hautes-Pyrénées).
« J’habite dans les Hautes-Pyrénées à 700 mètres d’altitude et ai la chance d’avoir un grand jardin de 300 mètres carrés. J’y cultive en permaculture des petits fruits (cassis, groseille, framboise), des légumes de toutes sortes (poivrons, tomates, carottes, choux) et quelques arbres fruitiers (pomme, poire, prune, mirabelle). Dans la vallée où je vis, le sol est plutôt limoneux, ce qui est une chance car c’est un sol idéal pour cultiver. Seulement mon village est dans un microclimat, résultat nous avons régulièrement de longues périodes de sécheresse.
Par le passé, j’arrosais mon jardin quasi quotidiennement à l’arrosoir. Autant vous dire que mes bras le sentaient bien! Avec la sécheresse sévissant et les récentes restrictions d’arrosage en été, j’ai installé des ollas Jamet de 20 litres au centre de mes planches de culture, ainsi qu’un paillage épais afin de protéger le sol des rayons brûlants du soleil. À présent, je ne fais plus qu’un seul arrosage toutes les semaines, voire toutes les deux semaines. Cette technique s’avère particulièrement efficace pour mes cultures estivales de tomates, poivrons ou aubergines qui ont besoin de beaucoup d’eau pour fructifier. »
Utilisation de l’olla en pots et bacs potagers
Dans un pot, une jardinière ou un bac potager, le substrat a tendance à s’assécher plus vite du fait que la température du sol y est plus élevée qu’en pleine terre. Les plantes en pot sont donc plus sujettes au stress hydrique ; d’autant qu’en cas de pénurie, leurs racines ne peuvent aller puiser dans des ressources souterraines. Elles ont donc besoin d’un arrosage plus régulier. Sur un balcon ou une terrasse en ville, la question de l’arrosage peut se révéler d’autant plus problématique lorsque l’on s’absente, notamment pendant l’été, et que l’on ne dispose pas de système d’arrosage automatique type goutte à goutte.
En complément d’un paillis, l’olla se révèle donc un produit particulièrement pertinent afin de créer une réserve souterraine qui diffusera l’eau avec parcimonie et en toute autonomie dans vos pots, jardinières et bacs potagers. En cas d’absence prolongée pendant l’été, il vous faudra juste trouver de bonnes âmes pour venir occasionnellement les remplir !
Pour déterminer la taille et le nombre d’ollas Jamet à utiliser selon les modèles de contenant BACSAC®, voici un tableau de correspondance: